Nous en sommes à cette étape...

Apprendre à conduire X 2 .
Sur des routes étroites et à travers des bagnoles chères, très chères.
Il faut bien apprendre un jour non ? À Sydney ou ailleurs.
Mario a acheté une petite Honda Jazz de seconde main pour que J et J apprennent et pour que Renaud puisse sortir un peu aussi lorsqu'il reviendra.
À la condition qu'il s'y mette lui aussi... " Ton frère et ta soeur apprennent à conduire Renaud... "

C'était ma première fois ce matin dans le siège du passager. " Jérôme veux-tu conduire jusqu'à la station de train ? "
" Ouais... Mais si tu m'énerves, j'arrête sur le bord et tu conduis ".
Pas encore " à bord " on était...
Je m'en tiens à ceci:
" On ne va pas vite, on ne suit pas de trop près et on regarde comme il faut avant de dépasser."
Et je répète en boucles...

L'été tire à sa fin.

C'est ce qu'on me dit. J'ai un peu de difficulté à me situer ici côté saisons. Ce n'est pas évident. Je ne range pas le linge d'été et n'ai pas à sortir le linge d'hiver. Pas de garde-robe en cèdre non plus... Je demande aux gens si ils sont contents de l'été qu'on a eu ils me disent que non. On a eu beaucoup de pluie ils me disent et pas très chaud avec ça ... Ah bon ! Moi j'ai trouvé ça très bien comme été.

Jeanne et Jérôme ont débuté en février leur dernière année scolaire ici, la 12 ième année. Ils terminent en novembre le "high school", ça va aller vite. Ils sont heureux de retourner au Canada, leur pays leur manque. C'est un peu dommage, ils n'auront pas réussi à se faire d'amis, ni l'un ni l'autre. Étonnant vous pensez ? C'est comme ça. Ils ne s'identifient pas... Question valeurs, intérêts ça ne colle pas. Ils ont beaucoup essayé, mais ils n'essaient plus. Je me console un peu en pensant qu'ils sont deux, même si la complicité n'est pas toujours au rendez-vous... Je pense que leur compte à rebours est commencé.

Jeanne est arrivée de l'école triste jeudi dernier; une nouvelle dame est arrivée au sein de la direction et elle a bien l'intention de s'attaquer au " problème " de l'uniforme. Il y a eu inspection, il fallait se lever à tour de rôle les étudiants, et des notes ont été prises. Oui. C'est comme ça.

 

Je reprends du service...

Avec une attitude plus positive.
J'ai atterri en sol canadien la dernière journée de janvier, Mario m'a suggéré d'aller "prêter main forte" à Renaud étant donné sa chirurgie. J'ai d'abord vérifié si ma présence était souhaitable... Mon offre était bien accueillie. Le lendemain je sautais dans l'avion.
J'ai trouvé le voyage long, je me suis promise de faire provision de Gravol pour le retour...
Je n'avais pas réalisé, que Renaud vivait dans un sympa, mais petit appart. Sitôt arrivée chez lui il me met un peu en garde: " Tu vois Anne, il n'y a pas de murs, juste une petite pièce, c'est difficile de partager cet espace avec ma blonde, avec ma mère je me demande comment on va faire..."
Quelque part cette franchise me convient.
Il récupérerait graduellement et pourrait se rendre chez sa copine qui demeure à 7 minutes à pied de chez lui. Et de mon côté j'étais occupée ! Nous avons passé de bons moments, j'ai rencontré quelques-uns de ses amis qui sont venus lui dire bonjour et une semaine après son intervention, il retournait à ses cours, reprenait ses activités.
J'ai profité de mon voyage pour aller passer du temps avec mes parents à Québec, partager quelques jours leur quotidien ; échanger, rire, jouer au Scrabble, aller à la ville, au resto, rencontrer les amies de ma mère etc. J'ai savouré chaque moment, je savais que c'était précieux.
J'ai eu la chance de voir aussi mes frères et soeurs à Québec et à Montréal, leurs conjoints, quelques neveux; de beaux moments vraiment !
Mais...J'ai trouvé difficile mes 17 jours d'hiver chez vous. J'ai eu froid malgré que j'avais ce qu'il fallait pour la saison. J'ai un peu perdu l'habitude de l'hiver; en même temps, "cette épreuve", et je parle de cette saison, est quelque chose de rassembleur. Le froid, les tempêtes, le verglas, la pluie, la gadoue sont des sujets communs d'échange entre les gens, même d'entraide parfois et il me semble que c'est essentiel à une communauté d'être en relation. L'individualisme ne mène pas au bonheur.
Maintenant s'il y a référendum, je voterais pour 3 mois d'hiver.


Quand je disais tout à l'heure que je suis revenue en Australie avec une attitude plus positive, je m'explique.

Puisque j'ai un peu goûté à votre hiver, je reviens changée, j'accueille le climat tropical ici, et l'Australie qui va avec !
Cette situation pour nous est temporaire, et je sais que l'hiver sera au rendez-vous lors de notre retour chez nous. Donc je vais faire comme suggère Patrick Huard: "Je vais farmer ma yeule".
S'cusez-la !